il n’a rien perdu de sa célébration de but frénétique et extatique,
remontant le terrain bras en l’air et poings serrés, les sauts de cabri et la vitesse en moins, peutêtre. À 62ans, Igor Ivanovitch Belanov la reproduit volontiers sur la pelouse du stade Zimbru. C’est là, à Chisinau, capitale de la Moldavie, qu’il aurait dû jouer la Supercoupe d’URSS 1988 avec le Dynamo Kiev, contre le Spartak Moscou, finalement annulée pour des questions d’infrastructures. C’est là que nous le retrouvons, à quatre heures de route d’Odessa, sa ville de toujours, parce que la guerre frappe son pays depuis un matin de février 2022. “Je dois me mettre au niveau du Ballon d’Or, assure-t-il quand on lui demande les privilèges que lui confère cette sphère aurifère, en quoi elle a changé sa vie. Être toujours affûté pour répondre aux attentes de millions de personnes. Je n’ai pas été épargné par les blessures mais ça va, je me porte très bien, je suis jeune, talentueux, prometteur! (Rires.)
Meilleur buteur de la C2
Trente-six ans après, il n’a pas oublié l’année de son sacre, mais il a gagné en assurance, parfois sec avec ses proches, toujours prévenant avec ses hôtes, poignée de main ferme et chaleureuse. En 1986, il avait 26ans et dégainé ses meilleuSacré sous les couleurs de l’URSS en 1986, Igor Belanov partage le trophée de sa vie avec le peuple ukrainien. Sur tous les fronts, l’ancien attaquant remonte le moral des soldats ou des enfants. Par Emmanuel Bojan,àChisinau (Moldavie), avec Théo Troude et Roberto Notarianni. Photos Théo Saffroy/L’Équipe res statistiques en carrière (22buts en 41matches). Vainqueur de la Coupe des vainqueurs de Coupes, à Lyon, face à l’Atlético de Madrid (3-0), meilleur buteur de la C2 (5 buts), champion d’URSS, auteur de 4 buts et 5 passes lors de la Coupe du monde au Mexique dont un triplé vain contre la Belgique (3-4 a.p.) en huitièmes… À l’époque, “content que [sa] modeste personne ait pu intéresser le jury”, il avait martelé que c’était la récompense des accomplissements collectifs du Dynamo et que ses coéquipiers Alexandre Zavarov (6e ), voire Pavel Yakovenko (21e ) l’auraient méritée davantage. Il ne dévie pas de sa ligne solidaire : “Tous les joueurs de p cette équipe possèdent ce trophée à parts égales. Les gens n’imaginent pas la somme d’efforts qu’il faut consentir pour aller chercher de grands succès.”
Liesse et penalties manqués
Le 30décembre 1986, les jurés de France Football l’avaient préféré à ses partenaires, mais aussi à Gary Lineker (2e ), Emilio Butragueno (3e ), au gardien roumain Helmuth Duckadam (8e ), qui avait stoppé les quatre tirs au but barcelonais en finale de C1 ou encore à Michel Platini (11 e ), triple tenant du titre. Les archivistes rappelleront que Diego Maradona n’était pas éligible mais cela n’altérera pas l’impression laissée par Belanov (1,74 m; chronométré à 5’’7 aux 50 mètres), récompensé pour son style, sa technicité en mouvement, mariant vitesse et délicatesse. “En un sens, Mbappé est un Belanov des temps modernes, compare-t-il. C’est un formidable athlète, il est rapide, il me ressemble un peu. Je le suis et l’apprécie beaucoup.” Son clone uchronique a déjà un Mondial en poche. “Àchoisir, la Coupe du monde est hors catégorie. Mais le Ballon d’Or est une récompense personnelle qui vous permet de savoir que vous avez fait quelque chose de votre vie.” Fin 1986, il est le vingt-troisiè me lauréat. Notre correspondant Avdey Pinaloff l’avertit, Jacques Thibert, rédacteur en chef, le félicite au téléphone. “J’avais un pressentiment, je sentais depuis un mois que j’allais le gagner. J’étais à la maison, ma mèreaimmédiatement pris une bouteille de champagne.” Il reçoit son trophée le 18mars 1987, au stade Républicain de Kiev, à l’occasion du quart de finale retour de C1 contre Besiktas (2-0). “Je pouvais entendre le rugissement des 100000 spectateurs. Tout le pays était en liesse.” Pris par l’émotion, il manque un penalty. Comme en 1988, en finale de l’Euro (accordé par Michel Vautrot), face aux Pays-Bas (0-2), quelques secondes après avoir touché le poteau, quelques minutes après la volée de légende de Marco van Basten. “Vous pointez les deux sur dix-sept que j’ai ratés en carrière !, proteste-t-il. J’étais très gêné d’avoir déçu nos supporters. Je n’ai pas réussi à dormir pendant une semaine. Mais Belanov ne regrette rien. Après tout, il n’existe pas de victoires sans défaites.”
Valeri Lobanovski, un mentor en pleurs
Sa carrière ne connaîtra plus d’autre pic. Départ avorté à l’Atalanta en 1988, transfert à Mönchengladbach en 1989, dernière sélection soviétique en 1990. “Des hommes d’affaires sont intervenus alors que je devais rejoindre Bergame et la machine du sport soviétique, en échange de devises, m’a finalement envoyé dans une équipe qui ne jouait pas les premiers rôles. On n’avait pas notre mot à dire. Et je ne gagnais presque rien. Tout allait dans les poches des fonctionnaires à Moscou. Sauf en fin de carrière, grâce à de petits arran- gements, appelons-ça de l’optimisation.” En Allemagne, rien ne colle. “Les gens n’étaient pas communicatifs, les règles strictes, la langue difficile. Tout était contre moi et me semblait étranger. J’aurais pu exploiter tout mon potentiel en Italie, où j’aurais connu une exposition bien différente…” Il quitte le club, l’image écornée par une sombre histoire de vêtements volés dans un magasin par des connaissances soviétiques. Pas le pays et s’enterre à l’échelon inférieur à Brunswick. Son football, c’était celui de Valeri Lobanovski – “un second père, il avait une faculté à trouver une approche pour chaque joueur” –, architecte du Dynamo Kiev puis de la sélection. “Il me voulait dès 1983. Le Dynamo était une équipe de niveau mondial. Mais je n’étais pas encore assez fort. J’ai refusé, je suis resté deux ans de plus au Tchornomorets Odessa.” Il exhume une photo de son maître, en larmes dans ses bras, lors de son propre match d’adieu. “Il faut montrer ça aux jeunes footballeurs. La relation entraîneurjoueur est primordiale, elle délivre des émotions très fortes.” Elle lui permit aussi de se loger. “Les appartements appartenaient à l’État. Un jour, je me suis adressé à lui : «Je travaille dur depuis deux ans. J’ai une épouse et un enfant (prénommé Valeri, en hommage).’’ Il m’a répondu: «Si tu marques deux buts contre le Rapid Vienne, tu en auras un.» Ce jour-là, j’ai traversé le terrain comme un éclair!”
Stoitchkov effrayé par son quartier
Un reflet de l’ambivalence de la période soviétique. “Nous n’avions ni droits ni libertés. Et un athlète n’obtenait rien en retour à la fin de sa carrière. Un système injuste. Mais la vie était belle. Nous, les jeunes, n’avions pas d’outil de comparaison. On jouait pour l’honneur, le foot ne drainait pas autant d’argent que maintenant. En URSS, on ne divisait pas les gens en nationalités ou républiques. Nous vivions tous dans un grand pays et représentions une équipe très compétitive où il était difficile de percer. Si les fans se souviennent d’un but et parlent de sa beauté trente ans après, alors on n’a pas fait tout ça pour rien.” Son enfance, en revanche, ravive moins de souvenirs heureux. Le district de Moldavanka, peu recommandable, effraie même un autre Ballon d’Or, Hristo Stoitchkov, en visite bien des années plus tard. “Il voulait voir où j’avais grandi. Ce quartier était digne d’un film. J’ai côtoyé le gangJean-Claude stérisme, la criminalité. J’ai dû compo- p Pichon/L’Équipe - Christian Rochard/L’Équipe 6 ser avec ces gens, apprendre à vivre avec eux mais à ne pas devenir l’un d’eux. Certains ont fini drogués, d’autres en prison. Le football agissait comme une stimulation, un moyen de m’élever.” À ses 16 ans, son père – “une encyclopédie vivante du foot” – se tue dans un accident de moto. “C’est la tragédie de ma vie. Je me suis retrouvé seul avec ma mère. Tout reposait sur moi. J’ai pris la tête de la famille, j’ai dû travailler, comme tailleur de pierre, notamment, je construisais des balcons. Parallèlement, je me suis entraîné tous les jours. Pour que mon père voie, depuis les cieux, les hauteurs atteintes. Je regrette tellement qu’il n’ait pas constaté de son vivant que son fils était devenu le meilleur footballeur au monde.”
Le Ballon d’Or du peuple, déjà!
La matérialisation de cette distinction, le Ballon d’Or,abeaucoup voyagé. Belanov a déjà changé deux fois sa boîte de protection. Tel un messager, et bien avant la formule choc de Karim Benzema, il enafait l’objet du peuple. “J’essaie de le montrer leplus possible, surtout aux enfants.” Le magnétisme opère à chaque fois, aux quatre coins de l’Ukraine. D’autant plus depuis l’invasion russe. Belanov prend son bâton (d’or) de pèlerin, emporte le trophée jusque dans les tranchées pour motiver les troupes, enfile des tenues militaires. En tant qu’ambassadeur de la Fédération ukrainienne, il apporte de l’aide humanitaire (médicaments, nourriture) et mise sur l’héritage, la transmission. “Il yaune fonction sociale, appuie un membre de la Fédé. Les dirigeants ont aussi fait appel à (Oleg) Protasov, (Alexeï) Mikhaïlitchenko, (Anatoli) Demianenko et (Oleg) Blokhine (Ballon d’Or 1975). Ils prouvent à la population qu’elle a des légendes à admirer.” “Regardez, j’étais en première ligne, à Mykolaïv, hèle Belanov, en dévoilant des photos sur son téléphone. Je voulais détendre un peu les gars sur le front. Ici, avec les soldats à Kherson, sous un pont. Et là, sur la route en direction de Donetsk, aux côtés de la défense antiaérienne. C’est très important de leur accorder quelques minutes. Ceux qui défendent notre pays peuvent mourir à tout moment.” Souvent, les yeux pétillent, enivrés par cette gloire nationale et cette boule qui scintille. “Je suis content si ça leur remonte le moral. Ils peuvent débrancher leur cerveau quelques minutes et sortir de l’horreur de la guerre.” Quand il n’est pas en vadrouille, Belanov gère une entreprise florissante decommerce d’acier (“une affaire familiale”). Il a essayé la politique dans les années1990, pour aider les autres localement. Il découvre des congénères qui visent l’enrichissement personnel et quitte ce monde “ingrat”, lassé des critiques. Sa fin de carrière comme entraîneur-joueur du Metalurg Marioupol est une réussite, le club grimpe en deux ans de D3 en D1. Sa reprise du club de Wil, en 2003, un peu moins. Même s’il empoche une Coupe de Suisse, il braque les supporters et les partenaires (“Ils n'ont pas apprécié notre agitation productive”) et se désengage. Patriote, membre d’une unité de défense, Belanov reste un amoureux d’Odessa, une sorte de Marseille à l’ukrainienne, soutient son entourage. “C’est ma ville, la meilleure cité sur terre, la capitale maritime de l’Ukraine, une perle sur la mer Noire. Je ne la quitterais pour rien au monde. J’y respire librement. Et, même si la guerre s’y invite, je resterai là-bas jusqu’au bout. Je viens du Sud, nous aimons les grands espaces, la communication, l’humour.” Il chasse, pêche, cherche une connexion avec la nature : “Comme il est merveilleux de s’asseoir avec une canne à pêche, de penser, réfléchir, sentir le vent en naviguant.” Il redoute les foules mais adore sympathiser avec de petits groupes de personnes, “où tout le monde fait attention les uns aux autres. Rien ne remplace l’interaction humaine.”
L’Ukrainien garde espoi
r D’ailleurs, il dispose d’une fondation et, depuis 1999, d’une école de football à Odessa (nommée Blokhine-Belanov). Les enfants l’adorent, font la queue pour voir son Ballon d’Or. “S’ils savent qui je suis? Évidemment. Sauf une fois, où j’ai vécu un moment embarrassant. Un gamin patientait, debout, tout guilleret. En fait, il croyait recevoir la visite de son idole Dima Bilan (un chanteur russe).” Belanov ne refuse jamais une photo, une conversation (“Je suis de la vieille école, j’ai des valeurs, je ne suis pas snob”). Il faut voir, ici à Chisinau, comme il se prête de bonne grâce, rieur, à un défilé de selfies, photos, signatures avec les invités de la réception d’anniversaire du vice-président de la Fédération moldave, Dragos Hincu, entre deux verres de vin et des bouchées de feuilles de vigne ou de kholodets (poulet en gelée). Il sympathise avec ce “peuple profondément bon et hospitalier”, exhibe le Ballon de toutes les convoitises (“Je ne vais sûrement pas le cacher”). À une heure avancée de la nuit, il délivre encore à son auditoire des anecdotes en russe et promet de lever un dernier verre (“Na konia!”) qui en appelle d’autres. Il est bientôt temps pour lui de rentrer, par le poste-frontière Palanca-Mayaki-Oudobnoïe, au-dessus du fleuve Dniestr, seul point de passage entre la Moldavie et l’Ukraine en dehors de la Transnistrie pro russe. La réalité prête moins à sourire, avec des attaques de drones iraniens et de missiles sur des cibles civiles dans l’ouest de son pays. Le héros nomade distille une note d’espoir: “Grâce au Ballon d’Or, je vois des étincelles dans les yeux, je lis la joie sur les lèvres des enfants. De telles émotions prolongent ma vie.” h E.
لازم نیست همهی نفرات حاضر در یک جشن بزرگ، آن وسط و مقابل دوربینها مشغول رقصیدن باشند همانطور که تمام اعضای تیم قهرمان جهان، لزوما نباید با دو ضربهی سر در فینال دروازهی برزیل را باز کنند، اولین و دومین گل ملیشان را در بازی نیمه نهایی جام جهانی بزنند، تیم را در قلب میدان رهبری کنند و .... گاهی لازم است بازیکنی آن اطراف با زمزمهی یک آهنگ در رختکن تیم، بچهها را به هیجان آورد، در تیمی متشکل از بازیکنان سفید و سیاه و با ریشههایی در کشورهای ختلف، همدلی پدید آورد و ... بله، خب در زمین بازی با تکنیک، سرعت، هنر پای راست در سمت چپ و شوتهای چشمنواز خودنمایی کند. قطار اکسپرس رم- پاریس، وینسنته کاندلا در مصاحبه با مجلهی اونز موندیال و سایت فیفا از عصر درخشان خود در رم با فابیو کاپلو، راز پیروزی فرانسه بر ایتالیا در جام جهانی 1998، و البته آهنگ خاطرهانگیز I Will Survive از گلوریا گینور در رختکن فرانسویها میگوید...
پیوستن به رم در سال 1997 در 24 سالگی:
دنیای دیگری بود.... در بدو ورودم به ایتالیا مسئولان باشگاه به استقبالم آمدند تا مرا به هتل ببرند. هواداران، رادی، تلویزیون، علیرغم اینکه پیش از آن دو بار برای تیم ملی انتخاب شده بودم اما به چنین فضایی عادت نداشتم. آنجا، بهترین لیگ دنیا بود. زیباترین. ثروتمندترین. من جوان بودم و به راحتی توانستم خودم را به آن محیط تطبیق دهم. برای شروع یک دوران درخشان، چنین چیزی اهمیت زیادی دارد.
در آن زمان فرانسیس اسمرکی سرمربی من در گنگام نمیخواستباشگاه را ترک کنم. همچنین برتراند سالمون رییس باشگاه که میگفت چرا باید یک بازیکن که هنوز در 23 سالگی است باشگاه ما را به مقصد شهر بزرگی چون رم ترک کند! هنوز هم من با گنگام روابط خوبی دارم و به آنها احترام میگذارم اما اینکه آنها اجازه ندهند من به رم بروم، خودخواهی است. سطح لیگ فرانسه و ایتالیا در آن زمان قابل قیاس نبود. کشمکشها باعث شد تا انتقال من به رم بیش از حد طول بکشد. و این یعنی عدم اجازه برای بازی تا ماه ژانویه. رویای من 6 ماه به تعویق افتاد....
درست در همان ژانویه بود که زدنیک زمان تشخیص داد فرانچسکو توتی باید کاپیتان تیم شود. توتی، علیرغم جوانی در آن روزها، مشخص بود که یک قدم جلوتر از ماست. یک قهرمان و یک بازیکن باکلاس. در حالیکه تازه 20 ساله شده بود..
جام جهانی 1998
علیرغم فصول موفق در رم، مطمئن نبودم که جایگاه ثابت در تیم ملی داشته باشم. لیزارازو، انتخاب اصلی امه ژاکه بود. او ویژگیهای تدافعی بهتری داشت که در جام جهانی بیشتر به کار تیم ما میآمد با این حال هیچ وقت تحت تاثیر نیمکت نشینی قرار نگرفتم و وقتی از طوفان خط خوردن بازیکنان از لیست تیم ملی جان سالم به در بردم خوشحال بودم. (ژاکه، نام دیوید ژینولا و اریک کانتونا را از لیست تیم ملی فرانسه پیش از جام جهانی 1998 خط زد) میدانستم که هر کدام از ما بخشی از تیم هستیم و برای چالشی بزرگتر از انتخاب خودمان در تیم به جام جهانی میرویم. هدف ما قهرمانی جهان بود.
تورنمنت برای ما از اردوی کوههای تیگنس آغاز شد. جایی که امه ژاکه، تیم را برای افزایش روحیه، آشنایی بازیکنن با هم و بالا رفتن آمادگی ذهنی به آن برد. اردوی فوقالعادها بود. اسکی، نوشیدن، ورق بازی کردن... میدانستیم که اگر میخواهیم به هدف بزرگی برسیم باید مثل اردوی تیگنس همراه هم باشیم.
در آغاز تورنمنت، اتفاق دیگری پیوند میان ما را عمیقتر کرد. و آن همخوانی آهنگ I Will Survive از گلوریا گینور است که کار من بود!
ماجرا از آنجا آغاز شد که خرس وسط بخشی از تمرینات ما بود. از آنجا که من تکنیک خوبی داشتم، هیچ وقت توپ را از دست نمیدادم و مجبور نبودم آن وسط برای گرفتن توپ تلاش کنم. به همین دلیل وقتی بازیکنی وسط میآمد برایش آهنگ I Will Survive (من زنده خواهم ماند) را میخواندیم. کم کم این آهنگ در زبان بچهها افتاد تا روز بازی اول وقتی آفریقای جنوبی را در ولودروم مارسی با گلهای آنری و دگاری شکست دادیم. به محض ورودمان به رختکن، همه I Will Survive را میخواندند. انگار به سرود غیر رسمی تیم تبدیل شده بود! با پایان دور گروهی کار ما دشوار و دشوارتر میشد. بازی با پاراگوئه و گل طلایی بلان. سپس بازی با ایتالیا. من آشنایی کاملی با آنها داشتم. وقتی بازی به پنالتی کشید و دیبیاجو پشت توپ ایستاد، زیرلب گفتم او محکم توپ را تیر دروازه میکوبد. در واقع این یک توصیه یا کمک به بارتز نبود و صرفا به خاطر اینکه دیبیاجو هم تیمی من در رم بود، این حدس را زدم.... هنوز هم من و او دوستان خوبی هستیم و باید به او بگویم متاسفم که پیش بینیام درست از آب درآمد.
دو سال بعد، وقتی ما به عنوان یک مدعی بزرگ در حال آمادگی برای یورو 2000 بودیم، ناگهان گلوریا گینور را سر تمرین تیم دیدم. او یک گلد دیسک از آهنگ را به من هدیه داد و از من به خاطر اینکه بار دیگر آهنگ خاطرهانگیز او را سر زبانها انداختم تشکر کرد!
اسکودتو و کوپا ایتالیا در سال 2001
زدنیک زمان، نخستین مربی من در رم بود. مردی پرکار و خستگی ناپذیر. زمان حتی در کریسمس هم از ما میخواست تمرین کنیم. مرینات سنگین فیزیکی و تاکتیکی مورد علاقهی او. با رفتن زمان و ورود کاپلو چیزهایی عوض شد. او بینهایت در جنبههای انسانی مربیگری توانا بود. پیش از یک بازیکن، به انسان بودن شما توجه داشت. او مربی مورد علاقهی من بود. به من قدرت و شجاعت داد و اعتماد کرد. من حاضرم برایش هر کاری بکنم. با کاپلو آ اس رم به یک مجموعهی قدرتمند تبدیل شد.
باتیستوتا، مونتلا، توتی، کافو، ساموئل، امرسون، توماسی... تیمی که در بازیهای اروپایی پیش میرفت و مدعی اول سری آ بود. من در 28 سالگی و بهترین دوران فوتبال خود بودم و از بازی در سمت چپ لذت میبردم. جایی که میتوانستم با پای تخصصی خودم، پای راست سانتر کنم و شوت بزنم. اعتراف میکنم که یک بازیکن سرعتی نبودم و حربهی بازی در سمت چپ، تدبیر رولان کوربیس مربی من در روزهای آغازین بازی در تولوز بود. بعدها کاپلو نیز با آن کنار آمد و بهترین دوران من در تیم رقم خورد. فصلی که توانستیم جامهای داخلی ایتالیا را درو کنیم. در فصل 2001/02 نیز توان تکرار آن را داشتیم. ما از نظر ذهنی هنوز آماده بودیم اما رفتن باتیستوتا مشکلاتی به وجود آورد.
خداحافظی بینظیر
در ژوئن 2009 برای همیشه از میادین فوتبال خداحافظی کردم. قصدم این بود که تمام دوران فوتبالم را در آن بازی به نمایش درآورم. همهی کارها با خودم بود. از تمام هم تیمیها و دوستان در رم و تیم ملی فرانسه دعوت کردم. دیوانه کننده به نظر میرسد اما اسبهایی برای بازیکنان تدارک دیدم و لباسهای رومی و... قرار بود زیدان و توتی، شبیه سزارهای رومی سوار برا اسب وارد زمین شوند. زیدان، کمی خجالت میکشید و از آن امتناع میکرد اما توتی به راحتی پذیرفت. من به شوخی به زیزو گفتم در چنین جاهایی است که رفاقت مشخص میشود!
آن روز، با حضور بزرگترین ستارگان دنیای فوتبال، تیم آ اس رم 2001 و فرانسه 98 یک بعدازظهر رویایی برای من رقم خورد. اکنون و بیش از 10 سال پس از بازنشستگی هنوز هم با فوتبال و باشگاه رم مرتبط هستم. در بازیهای خیریه حاضر میشوم، در مدرسه فوتبالم به نوجوانها آموزش میدهم و حواسم به 4 فرزندم هست. زیرا به پدرم قول داده بودم همیشه مثل او باشم. این روش زند و شعار زندگی من از کودکی است: وقتی کاری را که علاقه دهی انجام دهی، برنده هستی...